Nous sommes le récit
Des gens s’attroupent autour d’un événement, suivent une musique, affluent ensemble vers quelque chose. Ce sont des images de temps passés qui ont su bâtir des chemins jusqu’à nous pour venir brutalement se confronter au désert actuel de nos villes et à la solitude de nos déambulations. Les photographies historiques de foules que Mélissa Pilon collectionne depuis 2015 gagnent un sens nouveau en cette période de pandémie mondiale où il semble presque révolu de se fusionner ainsi en marées humaines. En occupant les fenêtres de nos galeries vides à Méduse, les foules semblent vouloir à la fois réinvestir nos espaces et regagner la rue, un rappel de l’importance de ces lieux qui nous réunissent. Avec l’énergie des masses en mouvement qui demeure perceptible malgré la fixité de l’image, Nous sommes le récit porte un regard poétique sur les histoires qui s’écrivent par le rassemblement de nos corps. (
source)
Cette exposition fait partie de Quelque chose entre nous, une programmation annuelle qui mise sur des relations à entretenir ou à transformer, à raviver ou à inventer de toutes pièces, en ces temps où il est nécessaire de créer des espaces qui nous lient encore malgré tout.
Foules (les Photaumnales)
Exposition Foules
Dans le cadre du festival des Photaumnales, 17e édition
du 19 septembre 2020 au 3 janvier 2021
Commissariat général : Diaphane, Hauts de France
Tirage en dos bleu
Format: 800 X 1000 mm
Crédits photo © Gil Lefauconnier
Dans le cadre des partenariats internationaux des Rencontres Internationales de la Photographie en Gaspésie (Québec), Foules de Mélissa Pilon a été présenté du 19 septembre 2020 au 3 janvier 2021 au Quadrilatère à Beauvais pour la 17e édition du festival des Photaumnales. Collectant des photographies de foules provenant de fonds d’archives, Mélissa Pilon les fragmente et les assemble en dyptiques. Les Photaumnales sont réalisées sous le commissariat général de Diaphane, Pôle photographique en Hauts-de-France.
L'exposition FLUX, le discret et le continu, présentée au Quadrilatère, explore nos relations visibles ou invisibles aux flux. Dans les transports humains ou de marchandises, les communications, les échanges de données numériques, les flux sont partout. Toujours plus rapides, ces flux accélèrent les temporalités et catalysent les effets de la mondialisation. (source:
Les Photaumnales)
Foules (Forillon)
À travers les époques et les espaces certain schémas semblent réapparaitre dans des déclinaisons de ce qui pourrait n’être qu’une seule et même foule.
Depuis les quatre dernières années, je collectionne les images de foules que je trouve dans des livres, des magazines, des journaux et des archives de photographes. Ces images de rassemblements et de marées humaines proviennent de contextes variés — foules d’hiver, foules en détresse, foules revendicatrices, foules assoiffées de liberté, foules de vacanciers, foules en mouvance, foules en liesse, foules de guerres —, toutefois, elles semblent porter en elles une réflexion commune autour de la masse humaine, ses interactions et variations.
Mon projet ne souhaite pas mettre l’accent sur la provenance des images ni sur les éléments de contexte historique, géographique ou politique. Il s’agit d’un travail de réappropriation de photographies de foules, parfois fragmentées et recomposées, de manière à mettre l’emphase sur les motifs, les textures, les déplacements, les mouvements des corps et des regards dans l’image. C’est un rapport direct du regard sur le regroupement humain qui est privilégié dans cette recherche où les archives deviennent autant des textures sensibles que des documents.
L’individu et le collectif se rencontrent et s’entremêlent dans le flou, la haute définition, la compression, l’identité et sa disparition. Un hymne au rassemblement qui incite notre regard à prendre à nouveau le temps d’observer et d’aller à la rencontre de soi et de l’autre.
Fox News
Fox News, 5e édition
Journal documentaire
Avec texte de Paul Elliman
Sens du présent
Berkeley Square, Londres 2014
Format: 220 × 390 mm
Éditeur: Werkplaats Typografie
Imprimeur: Dijkman. Diemen, Pays-Bas
Impression: offset sur Newsprint 52 grammes
Reliure: Broché
Édition: 1000
Pages: 76
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Produit intuitivement lors d’une marche la nuit du 19 juillet entre 19h32 et 22h58 à Berkeley Square à Londres, ce récit baroque publié sous la forme d’un journal questionne notre rapport au temps, à l’intuition et au rôle du journalisme. La figure du renard urbain est utilisée comme médium à travers lequel sont méticuleusement scrutés les comportements humains vis-à-vis la culture, la nature, l’architecture et l’autre.
C’est une proposition pour un nouveau photojournalisme faisant une plus grande place à l’image et aux ressentis des lieux, ainsi qu’une définition différente de ce qui peut former une nouvelle.
I want to be close to you
I want to be close to you
Plaques d’impression offset
Exposé à la foire du livre de New York (MOMA)
Arnhem—New York, 2013
Format: 600 x 740 mm
Édition: 1
La plaque offset est un objet de transfert technique vivant au cœur des imprimantes. Dans ce projet, elle est utilisée comme métaphore de la distance entre le créateur d’image et son public.
Les surfaces racontent
Les surfaces racontent
Cybercarnet, projet en continu
Documenté par Benjamin Niznik et Fred Cave
Arnhem et Montréal, 2014—2018
Format: Infini
Lien:
https://vimeo.com/87411209
Des kilomètres d’images défilent telle une chute qui se téléverse dans la rivière. Invention d’un outil de captation des images alternatif (easy scan) pour toucher les surfaces et raconter les lieux et les objets autrement.
Poker blind
Poker blind
Série d’affiches en mouvement
Exposé à la Biennale BRNO, République Tchèque
Werkplaats Typographie
Arnhem, 2013
Format: 570 × 780 mm
Impression: jet d'encre
Édition: 10
Est-ce une coordonnée polaire ou un amour avalant le temps? L’affiche dépeint une matérialisation du mouvement des jetons lors d’une partie dans une forme fixe.
Nous livrons l'important
Nous livrons l'important
Cahier de dessins et textes
Montréal, 2017
Format: 127 × 178 mm
Édition: 1
© Mélissa Pilon
Extrait: Mes mains tremblent, Cap d’acier étain, Élan-tra, Mazda protégée, Aura, Vol-vo, Safari savana, Cavalier, Ni-ssan, nous livrons l’important, Infinity / pour affronter le monde complexe, ralentir, c’est tragique et c’est grand, vent de 280 km/h / ton corps qui tournoi de l’impossible, nous affronterons l’expérience et les samarres, God speed, nous vivrons 400 ans, le temps des papillons.
Le photojournalisme pour construire des ponts entre mes yeux et tes mains. Je ferme les yeux pour y voir le noir, le fleuve rouge revient, teinté par le soleil qui persiste et les signes de feu que tu chantes dès mai lorsque le jour devient rouge et bleu. Larmes rapides aux barrages de nos cœurs complexes. À travers nos yeux d’infinis, nous sommes habitués à voir, absorber l’image de nos ancêtres et des sourires lointains. Les images absorbent l’eau des grandes pluies, mais ne retiennent ni le vent ni les trains. L’œil qui regarde n’arrête jamais, pourvu que bleu. Je te regarde dans les yeux à n’en faire disparaitre tes iris.
C’est seulement par le moyen d’une représentation maladive, un œil s’ouvrant au sommet de ma propre tête, à l’endroit même où la métaphysique ingénue plaçait le siège de l’âme — que l’être humain, oublié sur la Terre — tel qu’aujourd’hui je me révèle à moi-même, tombé, sans espoir, dans l’oubli — accède tout à coup à la chute déchirante dans le vide du ciel. (1)
L’instant est-il solide ? Tremblement. Derrière toi. Pourtant les images m’apparaissent comme cascades dans le présent continu, dans le verbe vert. Tu veux toujours qu’on se voie? À l’aveugle, je tâtonne les papiers blancs que tu tiens entre tes mains. Je vous photographiais, ne vous êtes-vous pas reconnue? Le mouvement des êtres dans la persistance rétinienne s’accentue. Pour sculpter les continents en dents de scie et exacerber les passions des feux secrets. Amour étoilé.
Seul l’air. Seul le bœuf musqué de l’image aux prises avec la bienheureuse tourmente. C’est une monade de pourpre érigé comme le spectre de notre labeur. Signifier le monde pour dire la profondeur de ses états d’âme. Dans l’or et l’équitation du soleil, la fournaise à ciment et son plus beau secret — bouquet de roses.
Il faut tendre à écouter sa voix. Ériger dans la vérité ou le mensonge, la valeur des regards tiers. Pour les yeux qui ont du caractère. Et les gourmands qui aiment les arbres de la folie. Naturellement. Une mer de titane pour nous émouvoir des signes. Façonner l’indépendance de ton bras blanc tout puissant. Constituer l’ensemble des gestes utiles. La vue, le toucher, l’odorat et l’ouïe nous induisent en arme de destruction des forces de la bouche. Quand la sensation exalte son attente. Organiser la vue.
Je voudrais conclure pomme et pays. Souvenirs et incertitudes de l’issue de la quête. Croyance en la vulnérabilité. Force et honneur dans les corps qui se tiennent debout.
(1) G. Bataille, L’expérience intérieure, rééd. Paris, Gallimard, coll. « Tel », 1994, p.93.